L'indemnisation des dégâts causés par le loup
Question écrite à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de
la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Depuis de nombreux mois, les indices de présence du loup dans notre
Région se multiplient et, même si cette présence n'a pas encore été
formellement officialisée, Monsieur le Ministre a décidé de prendre les
devants en proposant de modifier l'arrête du Gouvernement wallon relatif
à l'indemnisation des dommages causés par certaines espèces animales
protégées en y ajoutant les potentiels dégâts que pourrait causer le
loup.
L'indemnisation ne concernera-t-elle que les professionnels ou pourra-t-elle également bénéficier à des particuliers ?
Une
procédure de reconnaissance du dégât sera mise en place. Monsieur le
Ministre peut-il nous la présenter ? Qui seront les experts appelés à
confirmer une attaque par le loup ?
Le budget d'indemnisation
prévu pour les premières années est relativement modeste (900 euros
correspondant à l'indemnisation de 6 brebis, à raison de 150 euros par
brebis) pour ensuite monter à 4.500 euros. Il s'agira alors de gérer la
présence du loup sur notre territoire.
D'autres pays,
notamment la France et la Suisse, se sont dotés d'un Plan loup
permettant de gérer cette présence et d'instaurer un dialogue entre les
acteurs. Monsieur le Ministre envisage-t-il de suivre cet exemple ?
Il a mis en place, il y a quelques mois, un réseau loup. Peut-il faire le point sur son activité ?
Réponse
Suite à l'adoption d'un arrêté modifiant l'arrêté du Gouvernement wallon
du 08 octobre 1998 relatif à l'indemnisation des dommages causés par
certaines espèces protégées. Le loup figure désormais parmi les espèces
dont les dommages peuvent faire l'objet d'une indemnisation pour autant
que les dommages soient directs et certains.
Les conditions
générales pour l'indemnisation sont celles fixées par l'article 58
sexies de la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la Nature et
par l'arrêté précité. De ce fait, le bénéfice de l'indemnisation
éventuelle sera réservé aux personnes qui ont la qualité d'exploitant,
sous réserve de l'atteinte du seuil d'indemnisation (125 euros).
Une
circulaire est en cours d'élaboration afin de préciser la procédure. En
cas de suspicion de dommage par le loup, le plaignant devra contacter
au plus vite la Direction extérieure du Département de la Nature et des
Forêts qui se chargera de prendre contact avec le réseau loup en vue de
la désignation d'un expert formé par le réseau loup. Cet expert sera
issu de l'administration avec l'appui éventuel de l'Université de Liège.
Les différents indices seront relevés et consignés dans un formulaire
spécifique. En cas de doute et si des traces ADN existent, elles seront
analysées pour confirmer le diagnostic.
En bref, le travail du
réseau dont l'objectif est de valider les indices de présence des loups
servira directement à documenter les cas d'indemnisation. Le réseau loup
est fonctionnel depuis mai 2017. Suite à son lancement, une série de
cas anciens ont été renseignés. Au total, 42 cas ont été instruits par
le réseau en 6 mois. Auparavant, l'administration avait dû gérer 36 cas
depuis mars 2016. À l'heure actuelle, il n'y a toujours aucune trace
prouvée du loup en Wallonie. Les résultats sont régulièrement mis à jour
sur le site internet au reseauloup.be dans la rubrique « bilan du
suivi ».
En ce qui concerne la rédaction d'un plan d'action, dans
l'immédiat j'estime que celle-ci n'est pas prioritaire. En effet, la
mise en place du réseau loup, permettant de mettre en évidence la
présence éventuelle du loup en Wallonie, combinée à un cadre légal
permettant l'indemnisation des dommages éventuels, ainsi qu'à des
contacts et démarches d'information et de sensibilisation avec les
secteurs sont à mon sens les mesures les plus appropriées et les plus
urgentes pour accompagner le retour du loup en Région wallonne. Elles
sont, dans le contexte actuel, suffisantes.