La position du FOREm à l'égard du service citoyen volontaire
Question écrite à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
Le
lundi 20 mars, une cérémonie s'est tenue au Parlement fédéral pour
mettre à l'honneur les douze premiers jeunes Wallons ayant effectué un
service citoyen volontaire. Depuis 2007, une plateforme constituée en
ASBL, indépendante sur le plan politique et philosophique, s'emploie à
promouvoir cette démarche originale dans notre pays.
Le service
citoyen est un programme qui propose aux jeunes, de 18 à 25 ans, de
s'engager dans des projets utiles à la collectivité, de s'y investir
pendant un temps long (minimum 6 mois), à temps plein, individuellement
ou en équipe, tout en bénéficiant d'un programme de formations, d'une
indemnité, d'une assurance et d'une reconnaissance. Il est soutenu par
une série de partenaires et d'autorités publiques, et s'inscrit dans des
réseaux internationaux, notamment la Grande Région.
Le programme
prévoit une implication active, à raison de quatre jours/semaine, mais
aussi un temps d'échange et de partage des expériences vécues,
l'ensemble constituant une évidente contribution à la mixité sociale et
culturelle, à la citoyenneté, au vivre-ensemble...
Après s'être
bien développé à Bruxelles, le service citoyen a pris pied en Wallonie
en septembre dernier. Les collègues de Madame la Ministre en charge de
l'Action sociale, du Tourisme et de la Conservation de la nature, ont
déjà marqué leur intérêt pour cette démarche et étaient représentés à la
cérémonie du 20 mars.
Actuellement, la loi de 2005 sur le bénévolat
constitue le seul cadre légal pour développer le service citoyen
volontaire. La plate-forme espère convaincre le monde politique de
l'opportunité d'adopter une loi fédérale qui créerait un statut pour les
jeunes candidats à cette expérience potentiellement enrichissante.
Il
n'empêche que l'échelon régional dispose certainement de leviers pour
favoriser et encourager cette démarche, notamment dans le domaine des
compétences de l'emploi et de la formation.
En effet, le public
concerné est en bonne partie composé de jeunes gens ayant quitté les
études, en attente d'allocations d'insertion et demandeurs d'emploi. Il
peut être difficile de concilier l'accomplissement d'un service citoyen,
qui mobilise le jeune à temps plein pendant au moins six mois, avec la
disponibilité et la recherche active d'emploi qu'on attend de lui.
Quelle
position le FOREm adopte-t-il ou adoptera-t-il à l'égard des jeunes
engagés dans un service citoyen volontaire, en ce qui concerne leur
accompagnement et le contrôle de leur recherche active d'emploi ?
Le
jeune encourt-il une évaluation négative, l'Office fera-t-il preuve de
souplesse, voire encouragera-t-il une expérience enrichissante ?
L'aspect
formatif d'un service citoyen volontaire et le certificat de
participation délivré à son terme pourraient-ils bénéficier d'une sorte
de reconnaissance ?
Ne serait-il pas intéressant que nos
politiques régionales de l'emploi et de la formation s'investissent
d'une manière ou d'une autre dans ce type de démarche, qui concourt
certainement à l'insertion socioprofessionnelle de la jeunesse, au même
type qu'une expérience Erasmus ?
Réponse
Le service citoyen, qui se revendique du service volontaire européen,
est organisé depuis plusieurs années sur le territoire de la Région de
Bruxelles-Capitale et commence à s'implanter en Wallonie et en Flandre.
Cette action est pilotée par l'ASBL Plateforme pour le Service Citoyen
qui réunit plusieurs associations et ONG.
La Plateforme pour le
Service Citoyen ne bénéficie, à l'heure actuelle, d'aucun soutien
financier de la Région, mais est reconnue et soutenue par mon homologue
de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Ministre Isabelle Simonis dans
le cadre de ses compétences en matière de jeunesse.
De manière
plus large, la matière du bénévolat est gérée au niveau fédéral. La
réglementation chômage prévoit quant à elle que le jeune demandeur
d'emploi peut effectuer, pendant son stage d'insertion professionnelle,
toute formation, stage, bénévolat pour autant qu'il reste disponible sur
le marché de l'emploi.
Si la démarche de bénévolat peut être
prise en compte lors de l'évaluation des démarches du demandeur d'emploi
et être considérée comme un élément positif par l'évaluateur dans le
cadre du contrôle de la disponibilité du demandeur d'emploi, elle n'est
cependant pas considérée, seule, comme une démarche suffisante et ne
dispense dès lors pas le demandeur d'emploi d'autres démarches de
recherche active et passive (réponses aux convocations du FOREm,
positionnement sur des offres d'emploi qui lui sont transmises, etc.).
Enfin,
le service citoyen, s'il peut se concevoir en amont d'une action
d'insertion socioprofessionnelle, dans une dynamique de remobilisation
des jeunes, ne s'inscrit pas a priori dans le cadre des actions
strictement identifiées par l'Europe dans le cadre de la Garantie
Jeunesse, qui vise la mise en place d'un ensemble de mesures adaptées au
profil des jeunes, en particulier des plus fragilisés, et à s'assurer
que tout jeune de moins de 25 ans puisse bénéficier, soit d'une
opportunité d'emploi, soit d'une formation, d'un apprentissage (contrat
de formation en alternance), ou encore, d'un stage en entreprise, dans
les quatre mois qui suivent la perte de son emploi ou sa sortie de
l'enseignement formel.