L’accord sur le volet agricole du règlement "Omnibus"
Question écrite à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de
la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
En mai dernier, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur la
simplification de la législation « Omnibus » suite à l'accord
intervenu au sein du Conseil agricole. L'étape suivante était le
passage au sein de la Commission de l'agriculture du Parlement européen.
Le
16 octobre dernier, les experts des Etats membres ont donné leur accord
au compromis trouvé avec le Parlement permettant l'adaptation de la PAC
à mi-parcours.
Les réformes prévues prévoient, notamment, de
renforcer le pouvoir de négociation des organisations de producteurs en
étendant à l'ensemble des filières les règles du « paquet lait ».
Quelle est l'analyse faite par Monsieur le Ministre de cet accord ? Est-il positif pour nos agriculteurs ?
Quel sera son rythme de mise en œuvre ? On parle du 1er janvier 2018. Ce délai sera-t-il respecté ?
En
mai dernier, lors de sa réponse, Monsieur le Ministre avait souligné
les aspects positifs, mais également négatifs de l'accord conclu au sein
du Conseil agricole. Ces derniers ont-ils pu être modifiés lors des
négociations avec le Parlement ?
On se souvient que des
craintes avaient été exprimées au sujet de certains des amendements
proposés par le Parlement européen. Les craintes ont-elles pu être
dissipées ? L'équilibre global est-il maintenu ?
Il semble que
la Direction générale de la concurrence de la commission a exprimé de
fortes réticences sur le compromis. Ne doit-on pas craindre qu'elle
sanctionne a posteriori les acteurs du secteur ?
Réponse
En effet, le compromis interinstitutionnel sur le volet agricole du
règlement Omnibus prévoit de renforcer le pouvoir de négociation des
organisations de producteurs dans tous les secteurs. Les nouvelles
dispositions permettent également un partage de la valeur entre les
agriculteurs ou leurs associations et leurs premiers acheteurs. Je
soutiens ce type de dispositions qui renforcent la position des
agriculteurs dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire et peuvent
contribuer à un meilleur fonctionnement de cette dernière. Le texte
prévoit toutefois des garanties afin d'assurer que ces activités
n'excluent pas la concurrence. En l'absence de décision de l'autorité en
charge de la concurrence, les activités menées par les organisations de
producteurs seront considérées comme légales. Les différents acteurs ne
pourront donc pas être sanctionnés a posteriori. Je tiens également à
rappeler que la position défendue par la Commission lors des différents
trilogues du volet agricole du Règlement « Omnibus » résulte d'un accord
entre ses directions générales.
Même si le volet agricole du
Règlement « Omnibus » a abouti à un accord lors du trilogue du 12
octobre 2017, d'autres volets de ce même Règlement sont à la traîne. Ces
retards risquent de mettre à mal l'entrée en vigueur administrative,
planifiée pour le 1er janvier 2018, des dispositions relatives à
l'agriculture. Par conséquent, afin de maintenir le planning prévu, la
Présidence estonienne va entamer des démarches pour tenter d'obtenir la
scission du volet agricole des autres volets du Règlement « Omnibus ».
Cette initiative a été soutenue par le Comité spécial Agriculture lors
de sa séance du 6 novembre dernier. Une version du texte révisée dans
cette perspective a été présentée aux États membres qui ont confirmé
leur soutien au texte.
Je rappelle que la Belgique s'est abstenue
sur le compromis global pour les dispositions relatives à
l'agriculture. En effet, celui-ci contient toujours des éléments qui
posent problème comme :
- le critère de l'Agriculteur actif qui devient optionnel,
- la perte d'harmonisation au niveau de l'Union européenne pour la définition de la prairie permanente,
- l'affaiblissement du verdissement
- l'adaptation de la définition de la jachère qui ne correspond pas à la pratique wallonne.
À
côté de cela, les négociations avec le Parlement européen et la
Commission ont abouti à certains résultats positifs pour la Wallonie,
principalement l'ajout du miscanthus dans les surfaces d'intérêt
écologique et l'augmentation du montant unitaire maximal du paiement
pour les jeunes agriculteurs.